Je rentrais de cet autre monde. Tout le temps qu'a duré le débat sur la question de savoir si renverser Saddam était la priorité du moment et si le sort de la planènte se jouait, ou non, à Bagdad, j'étais dans le trou noir de Karachi. Et je ne pouvait pas, je ne peux toujours pas, ne pas songer que cette guerre irakienne (...) témognait d'une singulière erreur de calcul historique.
Un régime déjà largement désarmé quand, dans le bas-fonds des villes pakistanaises, se trafiquaient les secrets nucléaires.
Un des derniers diactateurs politiques, répertorié dans les bestiaires anciens, à l'heure où je voyais se dresser des bêtes sans espèce, aux ambitions sans limites, pour qui la politique n'est, au mieux, qu'une fiction utile.
Et, contre ce dictateur, à l'appui de cette guerre-spectacle donnée en pâture à l'opinion mondiale, une coalition de fortune où - suprême dérision - l'on prétendait enrôler ce même Pakistan que je voyais devenir la propre maison du Diable.
Bernard-Henri Lévy, «Qui a tué Daniel Pearl», Editions Grasset (2003).
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