quarta-feira, julho 05, 2006

Move On... mas nada broches!

"Je suis au siège de ce fameux MoveOn.org (...) Or cela veut dire quoi "moveon"? Et cela fait, concrètement allusion à quoi? C'est simple me répond Joan Blades. Nous sommes em 1999. En pleine affaire Lewinsky. Et nous sommes tellement choqués (...) que nous consacrons toutes nos forces, notre temps, nos ressources, à lancer le slogan dont l'énonce complet est, non pas "Move On", mais "Censure and Move On" - soit, si vous préférez, "censurez" le Président Clinton et "avancez" vers les vrais problèmes urgents auxquels la nation doit faire face...

J'ai bien entendu. Je fais répéter mais j'ai parfaitement entendu. L'idée, à ce moment-là, est de briser le piège républicain mais de censurer aussi dans le même mouvement, le Président démocrate. (...) Je suis dans le temple du radicalisme américain. Je suis au contact de ce qui se fait de plus avancé en matière de nouvelle gauche. (...) Or ce qu'ils nous disent, ces militants, ce qu'ils affichent dans l'intitulé même de leur mouvement, c'est que Clinton fut à peine moins coupable que ses persécuteurs; c'est que la péché les a, à l'époque, autant choqués que l'impeachment; ils auraient pu, ces esprits éclairés, estimer que cette affaire de "tache" était une non-affaire; ils auraient pu clamer que la sexualité d'un Président relevait de sa seule vie privée; mais non; ils ont choisi d'en appeler dans le même geste à "avancer" et "censurer" le Président libertin (...) - et cela, pour un Européen est proprement stupéfiant. (...) Moralisme... Puritanisme... Confusion de règnes, qu'une démocratie digne de ce nom sépare, de la politique et de l'éthique... Volonté de pureté... Rigorisme et transparence érigés en impératifs catégoriques..."


"American Vertigo", Bernard-Henry Lévy, Grasset, pag 141-143, 2006.

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