quarta-feira, junho 23, 2004

Eslovacos e Checos reencontram-se na União Europeia

Ali no blogue do Miguel Vale de Almeida por causa de um "post-scriptum" (atabalhoado na minha opinião) de um texto provocatório sobre a Croácia gerou-se uma discussão nas caixas de comentários à volta da independência da Croácia. Croácia essa que vai reencontrar os velhos parceiros da federação Jugoslava quando entrar para a União Europeia lá para 2010. Lembrei-me de um velho artigo do Le Monde sobre a mesma problemática, mas desta feita envolvendo o reencontro da Eslováquia e da República Checa na União Europeia. Aqui vai:

Les Slovaques retrouveront les Tchèques

Plus jeune Etat d'Europe, la Slovaquie va rejoindre l'Union européenne. A 95 ans, la grand-mère d'Eva ne compte plus les retournements. Elle a voté oui, "pour les enfants". Dans la famille d'Eva B., tout le monde a voté oui à l'Europe. Jusqu'à la grand-mère, 95 ans, invalide : des représentants du bureau de vote se sont déplacés chez elle avec l'urne, tellement elle y tenait. Alzbeta est née sous l'Empire austro-hongrois, elle a traversé le communisme, vécu les deux naissances et les deux morts de la Tchécoslovaquie (créée en 1919, dissoute en 1939, reconstituée en 1945 et enterrée en 1993). L'Histoire ayant voulu qu'elle ne soit plus ni austro-hongroise, ni tchécoslovaque, ni soviétisée, mais seulement slovaque, elle tient maintenant à mourir en paix, dans l'Union européenne. "Ce n'est pas pour moi, je n'ai plus le temps, dit cette petite dame souriante, les yeux bleus pétillants. C'est pour les enfants. Nos gouvernants nous trimballent de gauche à droite, dans l'Europe ils seront encadrés. Les enfants pourront partir, ils auront une meilleure vie."
(...)
Officiellement, la Slovaquie, plus jeune Etat d'Europe après le divorce à l'amiable de la Tchécoslovaquie, se réjouit de revivre pleinement son identité. Pourtant des intellectuels nostalgiques aux commerçants qui ont perdu de la clientèle, rares sont ceux qui, en Slovaquie, se réjouissent de la partition. Bratislava a gardé son allure provinciale. A Kosice, la deuxième ville du pays, à l'extrême sud-est, où Hongrois et Tziganes vivent nombreux, une universitaire pleure sa capitale perdue, Prague. Elle fait valoir que ce divorce a davantage encore isolé l'est du pays, plus
pauvre, de la région de Bratislava, où se concentrent tous les efforts. Il faut entre cinq et huit heures pour traverser le pays d'ouest en est (450 kilomètres), en train ou en voiture. L'infrastructure routière est déficiente. La carte du pays montre des bouts d'autoroute épars, anarchiquement disposés. Là encore, l'Europe est attendue. Comme une manière, pour les Tchèques et les
Slovaques, de se retrouver ensemble. Les relations entre les deux Etats sont au mieux. Partie de loin, handicapée par la structure de son économie (agriculture, industrie lourde et d'armement au service de l'Union soviétique), d'abord mise au ban de l'Europe et de l'OTAN à cause de l'autoritaire et nationaliste Vladimir Meciar, l'ex-premier ministre, qui eut pour tâche de fonder le nouvel Etat, la Slovaquie a notablement rattrape son retard.


Marion Van Renterghem, 26 de Junho de 2003, Le Monde.

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