terça-feira, abril 29, 2008

Bernard-Henri Lévy sobre o 25 de Abril II

"Moi encore au Portugal, été 1974, chaleurs plombées mais glorieuses, combustion lente de la lumière, le soir, sur la place du marquis de Pombal, où une foule fervente mais calme, résolue mais apaisée, enterre les mauvais esprits du salazarisme.
Le Portugal encore, l'été suivant; jeunes capitaines courage; Otelo de Carvalho en acteur baroque et shakespearien; levées de vie; soulèvements sans colère ni passion triste; fin du commerce de la haine; (...) Paris, par exemple, ravalé au rang de lointaine province d'un cinquième empire révolutionnaire dont la capitale était ici; Dominique le Roux hissé au rang de grand conspirateur rouge offrant Technique du coup d'Etat à l'un, les Ecrits militaires de Trotski à l'autre, et, un autre encore, courant les kiosques à journaux de la ville pour racheter tous les exemplaires de Libération, qui était, avec Le Nouvel Observateur de Jean Daniel, le journal fétiche des jeunes capitaines et qui publiait, ce matin-là, une enquête sur son passé extrémiste de l'autre bord; nous ne savons pas encore ressusciter les corps, disait Malraux qu'il n'aimait pas, mais nous commençons à savoir ressusciter les songes."
Bernard-Henri Lévy, "Ce grand cadavre à la renverse", 2007, Grasset, pag. 34

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